Deftones, le dressage du poney blanc.

Salut à tous.

Sacramento, Californie, États-Unis. Au milieu des années 80, quatre amis d'enfance qui ont une passion commune pour la musique se réunissent pour fonder leur propre groupe. Pionnier de la scène néo métal avec Korn, Deftones joue cependant un métal teinté de new wave et d'électro, mais même étant un pionnier du mouvement néo, leur premier opus "Adrenaline" qui voit le jour en 1995 passe un peu inaperçu (à cause du succès de l'album éponyme de Korn justement).
Mais qu'à cela ne tienne ! Deftones sort en 1997 sont deuxième album qui viendra lui apporter sur un plateau doré la célébrité que le groupe attend : "Around The Fur". Tournée américaines puis mondiale, tout le monde s'arrache la quintet de Sacramento. Oui quintet, car un cinquième membre vient apporter sa pierre à l'édifice et officie en tant que DJ.

Mais au fait Deftones c'est qui?
Chino Moreno : chant, guitare,
Stephen Carpenter : guitare,
Chi Cheng : guitare basse,
Frank Delgado : clavier, platines,
Abe Cunningham : batterie.

Les années suivantes sont riches de succès et Deftones décide de repartir en studio pour enregistrer le successeur d'"Around The Fur". Chino Moreno annonce un album plus calme, moins énervé, influencé par la new wave qu'il affectionne tant. Ceci dit, Stephen Carpenter ne l'entend pas forcément de cette oreille, lui qui aime le métal, qui vit métal, qui pense métal. Ces divergences d'opinions vont faire naitre des querelles au sein du groupe qui seront très lentes à se dissiper. Un compromis est trouvé, le troisième album sera mi calme, mi énervé, dans la veine des deux premiers opus.

Le 20 juin 2000, un petit poney blanc est lâché dans le désert californien, bravant le climat aride, chaud et sec du monde musical. En effet, cet album a deux parties distinctes : la plus calme influencée par Chino avec "Digital Bath", "Passenger", "Teenager", et la plus énervée par Stephen avec "Korea", "Back To School", Street Carp", pour ne citer qu'elles.
Deftones délivre la sans nul doute son meilleur album, prenant à contre pied la vague néo métal fleurissante et sans âme de l'époque, mettant une claque magistrale à tout ces groupes calquant leur musique sur celle des précurseurs que sont Deftones et Korn. Le proverbe "copié, mais jamais égalé", n'a jamais été aussi significatif que durant cette période du monde musical. Et Deftones revient à la fois pour montrer à l'auditoire qu'ils savent faire autre chose, mais qu'ils le font extrêmement bien !

Deftones - Change

Un voyage quasi spatial s'opère à l'écoute de cet opus. Delgado opère intelligemment sur ce skeud, on sent qu'il n'est pas la pour poser ses deux ou trois coups de turntables et se barrer pour revenir trois chansons plus loin. Pour les plus pessimistes, écoutez simplement "Change". Cette chanson ne serait pas la meme si la patte Delgado ne serait pas la, ce côté envoutant, hypnotique et sensuel. Si vous êtes pas convaincu, essayez "Digital Bath" qui délivre à la fois une sensualité extrême, une certaine touche tristesse et toujours cette envie d'évasion, en laissant sa vie derrière soit.
Mais cet album recèle aussi de pépites taillées dans du bois brut, dans de la lave. "Korea", chanson au titre énigmatique et extrêmement lourde, aux cris aigus de Chino, avec également des "Street Carp", "Elite" qui viennent vous rappeler que vous écoutez un album de Deftones, qui fait trembler les murs de vos voisins.

Un album expérimental certes, mais qui n'oublie pas les bases du groupe. Gros riffs graves, batterie hypnotique et voix toujours aussi groovy et inégalable de Moreno, voici un album à écouter dans son ensemble pour se familiariser avec le "nouveau Deftones". Un album tellement différent dans son ensemble qu'il faudra prendre son temps pour apprivoiser ce poney, l'approcher sans le brusquer. Et une fois qu'on a dompté la bête, on a envie de le chevaucher et de partir vers l'inconnu, jusqu'à la fin des temps.

Comments

[.Dorian]

Chouette article, j'aime ta façon d'écrire :)